Depuis 2008, Aurélie, 41 ans, et Mickaël Ray, 43 ans, font face à une maison non terminée accolée à la leur, rue des Plantes, à Noyant-la-Gravoyère.
"La maison aurait dû être terminée bien avant qu'on emménage, il y a quinze ans", explique la mère de famille. "Au démarrage, le propriétaire, M. Abbassi, faisait lui-même ses travaux. La dernière fois qu'on l'a vu, on discutait de la clôture qu'on allait mettre en place pour séparer les deux maisons. Après, on ne l'a plus jamais revu."
Profiter du jardin
Le dernier échange entre les deux parties a eu lieu il y a quatre ans, par téléphone. "Je lui ai expliqué tous les désagréments que l'on a eus. Il nous a dit qu'il était désolé pour nous et qu'il allait y remédier. "J'ai eu des problèmes financiers", nous a-t-il dit. Je lui ai expliqué que nos enfants étaient plus en sécurité sur le trottoir, sur la route ou sur le parking que sur notre terrain."
Cette famille comptant trois enfants regrette notamment ces années à ne pas pouvoir profiter pleinement de son jardin, face à l'apparition de nuisibles à l'approche de l'été, liés à l'état du chantier voisin.
Des rats, orvets, vipères, musaraignes, taupes, etc. "On a eu un ragondin, l'an passé. Les nuisibles ont aussi rongé les fondations de la cabane de notre jardin. Les souvenirs que nos enfants ont de cette maison, ce sont les nuisibles."
Sans oublier d'autres désagréments. "Entre sa maison et la nôtre, il y a eu un grand trou. Son eau de pluie s'accumulait chez nous et on s'est retrouvé inondés, avec des balatums moisis et des murs engorgés. C'est le propriétaire qui laisse à l'abandon sa maison et c'est nous qui devons payer."
En effet, ils ont effectué des travaux sur leur domicile en conséquence.
Dans l'attente
Le couple, originaire de Segré, a régulièrement signalé ces problèmes récurrents, au fil des années, à la mairie, que ce soit à Daniel Dupuis (1977-2014), à Jean-Noël Gaultier (2014-2018) puis à Daniel Brossier, maire délégué depuis 2020.
"M. Dupuis avait commencé les papiers pour la procédure d'expropriation. M. Gaultier les a arrêtés car le propriétaire avait déclaré avoir un acheteur. L'an passé, on nous a affirmé que la mesure serait relancée en septembre de la même année. On devait nous recontacter en début d'année 2023, on n'a toujours pas de réponse."
La famille espère que la situation va bouger, après avoir étudié d'autres solutions, comme acheter le terrain voisin en question. "Ça ne vaut plus rien. On a fait des devis et on a vu que rien que le déblayage coûterait 25 000 €."
Alertée par le couple, l'association Atelier local écologique et social estime que ce chantier de construction "présente en effet des risques graves, tant pour l'insalubrité que pour la sécurité" et "entraîne aussi une baisse sensible" de la valeur des maisons voisines. "Même si un jour on vend notre maison, on sera obligé de vendre à perte, ce n'est pas normal", conclut le couple.
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